Yamina Zoghlami: un jour je dévoilerai des vérités cachées
Yamina Zoghlami, députée du bloc Ennahdha a été invitée par Hédi Zaïem dans Romdhane Show du vendredi 24 juin 2016. La députée a parlé de l’image de la femme tunisienne dans les travaux dramatiques ramadanesques.
La députée a dit qu’elle est totalement pour tous les travaux culturels et de toute création artistique. Elle dit qu’en tant que téléspectatrice, elle admire les interprétations de Naima Jeni, de Zahira Ben Ammar, de Mouna Noureddine, qui selon les appréciations personnelles de Zoghlami ont joué des rôles plus qu’honorant et ont bien représenté la véritable image de la femme tunisienne.
Mes enfants suivent Awled Moufida
« Chez moi, par exemple, les sitcoms sont suivis fidèlement parce qu’ils reflètent la véritable image des tunisiens et je m’y retrouve. Et l’idée globale que je voulais véhiculer, c’est que j’aimerais retrouver sur l’écran l’image de la femme tunisienne que je connais dans la vraie vie, celle que je croise dans les souks, dans les administrations et partout où je vais. Pourquoi aujourd’hui on fait en sorte de montrer que la femme issue d’un milieu populaire ne réussit pas l’éducation de ses enfants et que ces derniers sont toujours des criminels, des gens qui vont ou sortent de prison et des enfants ou sans valeurs. Ceci dit, à la maison mes enfants âgés de 16 et 17 ans, suivent Awled Moufida et chez moi, il n’y a pas de censure.
Je pense qu’on doit aussi montrer les aspects positifs de notre vécu
Il y a certes le bien et le moins bien en Tunisie, dit Zoghlami, mais dans les quartiers populaires, la majorité des femmes ont donné naissance à des enfants bien élevés et non pas à des criminels. Celles-ci souffrent et bataillent et leurs enfants sont arrivés aux plus hauts rangs. On peut utiliser ce combat dans des feuilletons. Je ne veux pas qu’on ne voit que l’image de la femme violentée, agressée, minimalisée. Le travail dramatique a un grand rôle à jouer et un message à véhiculer et ceci contribue aux fondements mêmes de la mentalité d’une société. Les acteurs font des efforts, mais en tant que femme tunisienne, j’aimerai voir la femme de tous les jours, pas la femme qu’on expose dans les vitrines ou celles violentée, écrasée et martyrisée.
Le secteur de la Culture n’a hélas pas été bien pris en considération par le gouvernement. Les artistes tunisiens font des efforts et n’ont pas vraiment d’occasion pour travailler en dehors de Ramadan. Donc, je suis foncièrement contre la restriction. Je suis juste contre qu’on ne montre que les choses négatives de la réalité tunisienne.
Le jour où je me défais de ma mission de députée, je révélerai bien des vérités
En évoquant « Allo Jeddah », Yamina Zoghlami a dit avoir répondu à l’appel de Hsan El Mekki parce qu’elle respecte son travail et son sérieux. Elle a dit qu’elle n’a pas du tout cru parce qu’elle connait la loi. « Je suis sûre et certaine que Ben Ali n’a pas d’avocat en Tunisie en plus, en Arabie Saoudite les lois sont claires : si on accepte d’être des refugiés politiques, ils n’ont plus le droit de parler aux médias. J’ai donc immédiatement compris que c’était une caméra cachée.
Ceci dit, je n’ai pas du tout été choquée en voyant les autres épisodes parce que je connais bien des vérités que les Tunisiens ignorent. Hélas, je connais tellement de choses mais en tant que députée, je ne peux hélas pas parler à présent, mais si un jour je ne serai plus à ce poste, j’écrirai des vérités qu’on a caché au peuple.